Olives de table

OLIVES DE TABLE

Les confiseurs-conditionneurs d’olives de table aiment passionnément leur métier parce qu’ils savent que leurs gestes s’inscrivent dans le temps. Ils veulent aussi que leur capacité d’innovation et les règles qu’ils s’imposent en matière industrielle témoignent d’une ambition partagée : celle d’offrir aux consommateurs le plaisir toujours renouvelé de déguster un fruit irréprochable et généreux.

Réunis au sein de la Fédération des Industries Condimentaires de France (FICF), les industriels français de l’olive de table transforment chaque année près de 30 000 tonnes de fruits (poids net égoutté) provenant de tous les pays producteurs du bassin méditerranéen. Leur première mission est de choisir le plus finement possible le moment de la récolte pour avoir des fruits répondant aux critères de qualité fixés par la profession et définis dans un Code des Pratiques Loyales à valeur exemplaire.

Une fois cueillies, les olives sont acheminées sur des sites de transformation – les confiseries – où elles sont contrôlées, triées et désamérisées. Elles sont ensuite transformées et conditionnées.

Une fois mise en rayons, l’olive de marque offre aux consommateurs toutes les garanties de qualité. Qu’elle soit consommée à l’apéritif, en salade ou en plat cuisiné, entière ou dénoyautée, farcie ou aromatisée, l’olive de table leur assure un goût pleinement préservé pour un instant précieux : celui de la dégustation gourmande d’un fruit tout en nuances

Association Moutarde de Bourgogne

ASSOCIATION MOUTARDE DE BOURGOGNE

Géographie de la moutarde

Le XVIIIe siècle hisse Dijon au rang de capitale universelle de la moutarde.

Tradition oblige, rien n’a changé

Dès 1220, la moutarde a le sens d’ingrédient fabriqué à partir d’une composition de graines de sénevé broyées avec du moût, c’est-à-dire du jus de raisin qui n’a pas encore fermenté et du verjus, un suc acide extrait des raisins avant maturité ou d’une variété spéciale de vigne, au fruit âcre.

Le vin nouveau était venu remplacer le vinaigre des Romains, qui reviendra à son tour quelques siècles plus tard.

UNE INSTITUTION BOURGUIGNONNE

Pays de vignobles, la Bourgogne était particulièrement bien placée pour fournir vin nouveau ou vinaigre aux fabricants de moutarde qui s’installent de plus en plus nombreux à Dijon.

Par ailleurs, la richesse de la région fait que la bourgeoisie locale dispose de suffisamment de moyens pour manger de la viande et donc de la moutarde à tous les repas. Producteur, et consommateurs sont au rendez-vous. Peu à peu, la culture de la moutarde se développe également dans la région qui sera longtemps autonome pour ses besoins en matière première. Elle est en fait tenue par les charbonniers: après avoir fabriqué leur charbon de bois dans de vastes clairières, ceux-ci sèment dans cette terre riche en potasse, très favorable à la plante. Sous Saint-Louis, la réputation de la capitale bourguignonne n’est plus à faire et c’est de la moutarde de Dijon qu’on livre à la Reine de France en 1347. La moutarde est devenue une institution dijonnaise et on commence à en réglementer la fabrication par une ordonnance du 10 août 1390. En 1634, les premiers statuts officiels de la corporation des vinaigriers et moutardiers de la ville de Dijon régissent le métier. Chaque année, les maîtres jurés sont nommés par le vicomte-mayeur et les échevins. Au bout de trois ans d’apprentissage, le nouveau compagnon peut prétendre ouvrir boutique. Mais il n’aura pas le droit d’en ouvrir une deuxième.

DEUX MAITRE-MOTS : ÉTHIQUE ET HYGIÈNE

Malgré quelques révisions et remaniements en 1660, 1711 puis 1712, la philosophie des statuts restera la même, tournant autour des qualités d’éthique et d’hygiène dont les maîtres doivent faire preuve « avec tout soin, vigilance, honneur et en leurs consciences afin que le public ait lieu de se reposer sur leurs personnes ».

 

ASSOCIATION MOUTARDE DE BOURGOGNE

Une filière régionale a relancé la culture de la moutarde en Bourgogne :  agriculteurs et fabricants de moutarde se sont associé dans les années 90 pour relancer cette culture et créer l’Association Moutarde de Bourgogne (AMB). Cette association loi de 1901 regroupe en son sein :

– d’une part, l’Association des Producteurs de Graines de Moutarde de Bourgogne (APGMB),

– et d’autre part, 6 industriels moutardiers dont les quatre industriels bourguignons (Amora Maille, Européenne de Condiments, Reine de Dijon et les Ets Fallot).

 

Avec comme objectifs pour les Industriels :

– la recherche d’une diversification des sources d’approvisionnement,

– la nécessité de mieux maîtriser la qualité de la production et d’orienter son évolution pour améliorer la qualité du produit fini,

– la volonté de valoriser cette qualité.

Et pour le secteur agricole, de rechercher des voies de diversification.

Un programme de sélection sur la moutarde brune a débuté à Agrosup Dijon dans le but de créer de nouvelles variétés de moutarde plus productives et de meilleure qualité permettant la réintroduction de la moutarde en Bourgogne.

Aujourd’hui, différentes variétés existent, ainsi qu’une réelle demande des industriels de la région.

Les coûts engendrés par la recherche et le développement entrent pour partie dans le programme de financement du Conseil Régional

L’A.M.B. travaille également en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de la Côte-d’Or, AGROSUP Dijon, la Fédération des Industries Condimentaires (FICF/ FEDALIM), et avec le soutien du Conseil Régional de Bourgogne et France Agrimer.

 

Lien vers Chambre Agriculture Côte d’Or

http://www.cote-dor.chambagri.fr/services-aux-professionnels/productions-vegetales/moutarde/la-filiere-moutarde-en-bourgogne.html

 

Les autres sauces condimentaires

LES AUTRES SAUCES CONDIMENTAIRES

 

Le terme générique « Sauces » recouvre de nombreuses réalités industrielles et commerciales et de multiples produits, dont les sauces condimentaires ne représentent qu’une catégorie.

La fabrication des sauces condimentaires dérive naturellement de celle de la Mayonnaise. Librement inspirées de la tradition culinaire, elles en  reprennent certains ingrédients caractéristiques et la stabilité microbiologique.

Antonin Carême (1783-1833), chef de bouche qui occupa sa vie à ravir le palais des grands de son époque, disait dans son Cuisinier Parisien, « qu’aucune sauce étrangère n’est comparable à celles de notre grande cuisine moderne ». Était-ce prétentieux ? A priori non quand on sait que les chefs sauciers qui travaillaient dans les cours étrangères, étaient souvent Français et qu’ils étaient régulièrement à l’origine de la francisation de certaines sauces comme l’Italienne, la Hollandaise, la Russe ou la Polonaise.

Quarante ans après la disparition d’Antonin Carême, Alexandre Dumas dans son Grand Dictionnaire de la Cuisine, sans doute le livre le plus important jamais consacré aux plaisirs de la table, répertoriait pas moins de 100 sauces différentes. Si certaines ont semble-t-il disparu ou changé de nom (Sauce au Pauvre Homme, Sauce au Vert-Pré, Sauce à l’Aurore), d’autres qui sont vendues quotidiennement en grandes surfaces sont décrites, comme la sauce tartare ou la Béarnaise.

En 1938, c’est au tour de Prosper Montagné d’écrire l’histoire de la table dans le Larousse Gastronomique. A la page dédiée aux sauces, ce n’était pas 100 mais près de 200 sauces qui étaient proposées aux cordons bleus de l’époque. On notera l’arrivée de la sauce Bourguignonne, de la Provençale et celles aux fines herbes ou au curry.

Aujourd’hui, les sauces condimentaires font partie de notre quotidien et de nouvelles variétés arrivent chaque année dans les rayons, grâce à l’action des fabricants qui ont su prolonger avec succès l’héritage des chefs sauciers d’autrefois.

 

Petit tour de table des sauces condimentaires :

Béarnaise : elle ne daterait pas de l’époque d’Henri IV mais devrait son nom au fait qu’elle aurait été servie pour la première fois au pavillon Henri IV à St-Germain-en-Laye, dans les Yvelines, au XIXe siècle. Quoiqu’il en soit, cette sauce historique reste la meilleure alliée d’un tournedos poêlé ou d’un saumon grillé.

Bourguignonne : présente sur toutes les tables proches d’un barbecue, elle est la sauce par excellence pour accompagner les viandes, qu’elles soient rouges ou blanches.

Tartare : est-il vraiment nécessaire de la présenter ? Relevée aux cornichons et aux câpres, elle entre inévitablement dans la composition de la recette du steak tartare.

Cocktail : sa fraîcheur lui confère une place de choix à l’heure de l’apéritif quand les crevettes font leur apparition suivies de près par de l’avocat ou du chou-fleur cru.

Aïoli : bien connu par les gens du sud, elle est la sauce parfaite pour accompagner des légumes cuits à la vapeur ou des plats à base de poisson.

 

Rouille : certains l’apprécient avec des gambas grillées, d’autres la glissent dans de la bouillabaisse mais elle est principalement utilisée avec une soupe de poisson.

Provençale : au même titre que la sauce cocktail, la sauce Provençale est irréprochable, servie avec des légumes crus comme le fenouil, les radis ou le chou.

Curry : à savourer avec de la volaille mais aussi des oeufs durs et des crustacés.

Chili : attention, palais fragiles s’abstenir. Cette sauce relevée aux oignons et au piment se sert avec des viandes grillées ou cuites au barbecue.

Poivre : pour tous les amateurs de viandes rouges mais aussi de magrets de canard braisés.

Mexicaine : une sauce savoureuse aux oignons émincés pour accompagner tous les plats mexicains ou pour relever les viandes blanches. Elle peut aussi être utilisée pour garnir les fajitas et les burritos ou encore accompagner les tortillas, des chips et des tacos à l’apéritif.

 

Sans oublier : la sauce Barbecue, Fines Herbes ou la sauce à la Moutarde…

 

Bon appétit !…

le Vinaigre, 5000 ans de piquants rebondissements

HISTOIRE DU VINAIGRE

5000 ANS DE PIQUANTS REBONDISSEMENTS !

 

C’est au vin que le vinaigre doit d’exister. Il en est l’enfant naturel. Le fait est : laissez une bouteille de vin débouchée, il tournera en vinaigre. Autant dire qu’il ne faut pas chercher son inventeur. C’est le hasard qui fait bien les choses. On retrouve des traces de fabrication du vinaigre en Égypte et en Mésopotamie, il y a plus de 5000 ans…

LA BOISSON DES ANCIENS

 

Depuis, l’Histoire de l’humanité est liée à ce « vin aigre » dont parlent les anciens. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à lire Aristote ou Sophocle. En effet, chez les Romains, comme chez les Grecs, le breuvage le plus usité restera longtemps l’eau additionnée d’un vinaigre léger. Il sert à tout, non seulement de boisson rafraîchissante, mais également de condiment. On l’aromatise avec des herbes, des fleurs ou des fruits. Le vinaigre est aussi apprécié pour conserver le gibier et pour ses propriétés thérapeutiques…

 

Sans doute est-ce le premier antibiotique naturel de tous les temps. D’où son emploi contre « les miasmes » (les germes fuient les milieux acides) et plus tard contre la peste…

LES PLUS FOLLES EXPÉRIENCES

 

Au fil des siècles, le souci premier est d’accélérer sa fabrication et les recettes vont bon train. D’autant que les vinaigriers – la corporation remonte à 1394 – ont remarqué que les matières vivantes accélèrent l’acétification.

Dès lors, tout est bon : sarments de vignes, ronces, légumes, jusqu’aux langues des poissons que l’on jette dans le vin !

Il faut attendre le XVIIIe siècle pour que les savants cherchent – enfin – à percer le mystère du vinaigre.

Certains affirment qu’il pique la langue… à cause des fines aiguilles qui se forment quand il cristallise! D’autres attribuent à tort sa naissance à la « mère » qui désigne alors à la fois le tonneau du fabricant de vinaigre… et la masse gélatineuse qui flotte dans ce dernier.

LE VOILE EST LEVÉ !

 

En dépit des explications les plus fantaisistes, chacun s’accorde cependant sur la nécessité de l’alcool, d’une certaine température et de l’air. Mais personne ne trouve le pourquoi du voile qui se forme, après quelques jours, à la surface du vin… jusqu’à Pasteur, en 1865.

Ses recherches sur les ferments et le rôle des organismes microscopiques lui font trouver le « responsable » de l’acétification. C’est une bactérie, un acétobacter d’un millième de millimètre transportée par les poussières de l’air. Il nomme cette bactérie acétique Mycoderma aceti, car il croit être en présence d’un champignon. Cette bactérie fixe l’oxygène de l’air sur l’alcool et le transforme en acide. Au fur et à mesure que la fermentation acétique se poursuit, les bactéries se développent en surface pour former un voile léger blanchâtre « la mère » de vinaigre.

Lorsque cette accumulation devient trop importante, les bactéries meurent et tombent au fond de la cuve. Il en est ainsi jusqu’à épuisement de l’alcool présent dans le milieu. Telle est la découverte de Pasteur et le principe selon lequel ont été élaborés depuis toujours tous les vinaigres.

 

BON A SAVOIR

Le vinaigre ne contient pas d’alcool mais de l’acide acétique. Le degré indiqué sur le vinaigre est la mesure de cette acidité et non la mesure d’une certaine proportion d’alcool.

Les mille et une vertus du vinaigre

Les mille et une vertus du vinaigre

VIE PRATIQUE

Quoi de plus économique et de plus efficace pour dissoudre le calcaire, faire briller les chromes, nettoyer un miroir… que d’utiliser quelques gouttes de vinaigre !
Tout comme le rinçage au vinaigre qui rend les cheveux soyeux, ces petites recettes se transmettent de mère en fille depuis des générations. Mais il en est d’autres, simplement oubliées ou méconnues, qui valent d’être énumérées ici.

VRAI STIMULANT DE L’APPÉTIT

L’efficacité du vinaigre n’est plus à démontrer sur la stimulation des glandes salivaires. Le grand Pavlov prouvait déjà au siècle dernier son rôle déterminant sur le déclenchement de l’appétit !

DANS LA TROUSSE D’URGENCE…

Le vinaigre dilué figura longtemps dans la panoplie des traitements contre la fatigue et les maux de gorge (en gargarisme). Sans parler des vertiges : il servait à « réveiller » les femmes tombées en pâmoison…

UNE PEAU PROPRE ET NETTE…

Le vinaigre a d’incontestables qualités astringentes.
Il resserre les pores de l’épiderme. En pratique, versez une cuillère à dessert de vinaigre dans 50 cl d’eau, vous disposerez aussitôt d’une lotion idéale pour bien nettoyer votre peau.

ILS RETROUVERONT TOUT LEUR ÉCLAT..

Votre carafe en cristal a perdu sa limpidité, vos couverts en argent se sont piqués avec le temps ? Trempez-les dans du vinaigre d’alcool bien chaud. Ils retrouveront leur bel éclat.

LES MOUSTIQUES N’AIMENT PAS SON PIQUANT!

Plus naturel qu’une bombe anti-moustiques, frottez vos bras, vos jambes et les paumes de vos mains avec quelques gouttes de vinaigre. Les dames moustiques vous éviteront !

POUR FIXER LES COULEURS D’UN TEE-SHIRT…

Vous ne souhaitez pas que votre nouveau tee-shirt en coton perde ses belles couleurs. Plongez-le dans l’eau tiède additionnée d’un verre de vinaigre d’alcool cristal.

 

Une mosaïque de variétés de moutarde

UNE MOSAÏQUE DE VARIETES DE MOUTARDE

Jaune, verte, brune, violette, la moutarde est haute en couleurs comme en goûts.

Sous le mot moutarde existent de nombreux produits dont la composition et la fabrication sont très différentes. Depuis 1937, une réglementation, complétée et actualisée en juillet 2000, précise les appellations.

MOUTARDE DE DIJON, FORTE, EXTRAFORTE

La moutarde de Dijon est obtenue par le mélange de graines noires (Brassica Nigra) et/ou brunes (Brassica Juncea) à du « verjus ».

À l’origine, le terme verjus désignait le suc acide extrait de raisins avant leur maturité. De nos jours, ce liquide peut être aussi : du vin blanc, du vin rouge, du moût de raisins, du vinaigre ou encore un mélange de ceux-ci ; du sel lui est ajouté. Une règle est à respecter : la teneur en extrait sec provenant des graines de moutarde doit être au moins de 22% en poids du produit fini.

Ce mélange est ensuite broyé puis finement tamisé donnant ainsi une pâte lisse, jaune clair : la moutarde de Dijon. Son piquant caractéristique est dû à un développement naturel du goût au cours de la fabrication à partir du moment ou l’amande de la graine entre en contact avec le jus. Cette perception intense s’arrondit au cours du temps. Ce piquant et la saveur en général seront d’autant mieux préservés que le produit sera conservé au réfrigérateur.

MOUTARDE DOUCE

La teneur en extrait sec provenant des graines de moutarde des variétés Brassica Nigra et/ou Brassica Juncea, Sinapis Alba, doit être ail moins de 15%.

Selon la composition du produit, la moutarde douce peut être « verte », du fait de l’adjonction d’herbes aromatiques, « violette », lorsque le liquide diluant comprend des moûts de raisin rouge, ou « brune », si les tréguments ajoutés provenant des graines de moutarde noire ou brune dépassent 6%.

MOUTARDE À L’ANCIENNE AUX GRAINS ENTIERS

Les graines de moutarde sont directement mélangées au verjus, aux épices et aromates spécifiques des recettes de chaque fabricant. Le mélange est broyé grossièrement afin de préserver l’intégralité des graines. Le piquant du produit, moins intense, et les aromates qui lui sont associés, font de la moutarde à l’ancienne un produit gastronomique.

MOUTARDES AROMATISÉES

La moutarde qui entre dans la préparation est telle que le piquant ne vienne pas dominer les notes aromatiques. La partie aromatique est une composition de légumes, fruits, épices et aromates, soigneusement dosés puis cuisinés. Les deux éléments sont intimement mélangés pour offrir aux consommateurs une large palette de saveurs. Échalote, poivre vert, trois herbes, estragon, provençale, aux algues… les gourmets n’ont que l’embarras du choix et trouveront toutes sortes de moutardes, selon les régions et les spécialités culinaires. La moutarde est toujours à l’honneur.

 

Elle a parcouru le monde et conquis tous les pays. Sur nos tables, elle s’enrichit des aromates et des épices les plus diverses pour accompagner les cuisines les plus variées.

Le Vinaigre – saveurs et gastronomie

VINAIGRE Saveurs et gastronomie

L’ART D’ASSAISONNER POINTU

Si la Pompadour commandait jusqu’à 37 vinaigres différents pour stimuler l’appétit du roi Louis XV, nos grands-parents eux, l’employaient hier encore comme un simple ingrédient…
Heureusement, voilà qu’on le redécouvre et qu’il trône à nouveau dans nos cuisines. Nature ou aromatisé de cent façons !

QUEL VINAIGRE CHOISIR ?

En plus de ses qualités reconnues dans la fabrication des conserves, le vinaigre d’alcool a des vertus culinaires spécifiques. Il exalte mieux qu’aucun autre, le goût du saumon, de l’avocat, du jambon chaud… De même que les vinaigres de vin ou de cidre se marient à merveille avec d’innombrables mets dont les salades composées ou les sauces, comme la béarnaise, ne sont que les exemples les plus présents à l’esprit.

Phénomène nouveau : les fins gastronomes nous ouvrent un autre chemin. Ils choisissent leur vinaigre en fonction des bouteilles qu’ils serviront à table ! Au nom de l’harmonie des saveurs, voici comment les suivre dans cette voie… Choisissez un vinaigre de vin rouge (nature ou aromatisé) pour composer la sauce de la poularde que vous souhaitez accompagner d’un Bordeaux rouge.
Des fruits de mer constituent votre entrée ? Un vinaigre de vin blanc (nature ou aromatisé) sera parfait pour assaisonner la salade de crabes et de crevettes que vous comptez servir avec un Muscadet sur lie. Et si vous préparez tout un repas au champagne, n’hésitez pas à choisir un vinaigre de vin provenant de la Champagne pour vos vinaigrettes et vos sauces. La fête n’en sera que plus réussie.

 

La moutarde, un peu d’histoire

La moutarde

 

Sans conteste, la moutarde fait partie, au même titre que le sel et le poivre, des ingrédients de la vie. Compagne fidèle, elle est toujours là, sur notre table, pour nous procurer cette saveur ardente qui met « l’eau à la bouche ».

 

De tout temps, moutarde a été synonyme de saveur, de raffinement et d’enrichissement, en un mot, de plaisir de vivre.

La moutarde relève de procédé de fabrication complexes et dûment codifiés depuis des siècles de gastronomie. Son composant essentiel est la graine de sénevé, plante herbacée crucifère à fleurs jaunes que l’on retrouve déjà mentionnée dans les Évangiles. Au cours des temps, l’usage courant fera que le mot moutarde désigne indifféremment la plante et la préparation.

 

BRASSICA ET SINAPIS : l’origine botanique

Le botaniste distingue une quarantaine d’espèces de sénevé, dont une douzaine pousse naturellement en Europe.

Appelée moutarde brune ou encore moutarde de Chine, la Brassica Juncea Czem et Cosson est un hybride récent, puisqu’elle n’a été introduite définitivement en culture que vers le début du siècle. Vigoureuse et d’excellente saveur, c’est elle qui constitue l’ingrédient principal de la moutarde de Dijon. Très appréciée dans les campagnes, la variété blanche, Sinapis Alba, que l’on appelle aussi herbe à beurre, peut servir de fourrage pour les vaches laitières.

La Brassica Nigra Koch porte le nom commun de moutarde noire parce que ses graines passent du rouge au noir après la phase de maturité. Elle fut longtemps utilisée à la fois pour la préparation de la pâte et pour la confection des sinapismes : c’est-à-dire une préparation de plante assez pâteuse pour être appliquée sur la peau dans un but thérapeutique, assez proche d’un cataplasme .

L’espèce la plus répandue est sans conteste la moutarde des champs, sauvage et prolifique, dont le nom savant est Sinapis Arvensis Linné.

DE LONGUE TRADITION

La moutarde est connue depuis la Haute Antiquité. Il y a trois mille ans, les Chinois en cultivaient déjà plusieurs espèces et les égyptologues ont découvert des graines de moutarde déposées en offrande dans tombeaux et mastabas. Athènes et Rome appréciaient l’usage médical et culinaire de la moutarde. Les Grecs et les Romains l’appelaient sinapi, que l’on retrouve dans le mot français sinapisme.

Théophraste la cultivait dans son jardin et Aristote conseillait d’y plonger oies, canards, grives et cailles pour en relever le goût.

Et nous savons par le célèbre Apicius et son traité de cuisine « De re coqninaria » que les Romains connaissaient la moutarde sous son aspect actuel, sinapi confecta.

 

Sous sa forme culinaire, les Anciens l’associaient déjà au vinaigre, qui a l’étonnante caractéristique d’inhiber les propriétés révulsives de la plante. C’est ainsi que de tout temps ont été associés vinaigre et moutarde, pour le plus grand plaisir de nos palais.

 

MOUTARDIERS ET VINAIGRIERS AU MOYEN-ÂGE

Les mots moutarde et sénevé feront simultanément leur apparition dans le français du XIIIe siècle.

Quant au moutardier, qui désigne le fabricant ou le marchand de moutarde, il apparaît pour la première fois dans le registre de la taille royale de Paris en 1292. Et une ordonnance de 1351 le cite parmi les marchands autorisés à avoir des poids.

Moutardiers et Vinaigriers sont toujours associés dans le commerce des épices et des aromates, dont la cuisine du Moyen-Âge est aussi friande que la cuisine romaine.

Dans les grandes villes, les « crieurs » sont ces marchands ambulants qui vont de porte en porte héler les ménagères pour leur vendre à domicile pain et lait, viandes et poissons, fruits et légumes, « saulces et épices d’enfer ». Chez les gens modestes, la moutarde sera d’ailleurs très longtemps utilisée à la place du poivre : importées, les épices sont beaucoup plus chères. La Renaissance est l’âge d’or des épices, et la moutarde est toujours très en vogue à la grande époque des fêtes et des banquets : Rabelais en fait d’ailleurs grand cas.

Gargantua a un penchant évident pour cet accommodement, et Pantagruel se fait expliquer par le Roi qu’au pays des Andouilles « en bien peu de temps les navrées guérissent et les mortes ressuscitent » grâce à la moutarde.

L’HONNEUR SUPRÊME : FOURNISSEUR DE LA COUR

De siècle en siècle, la moutarde est de plus en plus synonyme de richesse, de raffinement et de plaisir. C’est au XVIIe siècle qu’ont été lancées les moutardes fines et aromatiques. Le commerce des moutardiers-vinaigriers « tous roulant leur brouette » est florissant, comme en témoignent les armoiries de la corporation:

« D’argent à une brouette de gueule sur laquelle est un baril de sable cerclé d’argent. »

Au XVIIIe et début XIXe les fabricants rivalisent d’invention pour créer mille recettes nouvelles et se livrent à une véritable course aux honneurs pour briguer les brevets de fournisseurs de cours royales et impériales. C’est l’époque des grands gastronomes comme Grimod de la Reynière, Carême, Brillat-Savarin ou Monselet qui perpétueront la tradition culinaire jusqu’à nos jours.

DANS LE SILLAGE DE LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

À partir de 1850, ce sont les techniques qui évoluent. La moutarde avait toujours été fabriquée à la main. Dans le sillage de la révolution industrielle, la fabrication mécanique fait son apparition: un fabricant construit alors une machine qui broie, triture et tamise en même temps la moutarde.

Grâce à ce moulin, un homme peut faire 50 kg de moutarde par jour, contre 16 à 17 kg avec le procédé manuel. De l’atelier, on passe à l’usine qui sera hydraulique ou à vapeur.

Des brevets royaux, on passe à l’ère des brevets d’invention et des expositions universelles, ou chacun concourt pour les médailles les plus recherchées du moment.

 

Au XXe siècle, les réglementations, sont de plus en plus strictes, à l’image du décret de 1937 qui a été complété et actualisé en Juillet 2000 et qui définit les conditions de fabrication et de dénomination des moutardes. Si quelques fabricants utilisent encore aujourd’hui le procédé traditionnel, c’est-à-dire le broyage à la meule, la fabrication artisanale tend à disparaître au profit de quelques marques.

 

 

La mayonnaise

LA MAYONNAISE

 

Sur le plan culinaire, la Mayonnaise est une sauce froide d’accompagnement, de consistance épaisse, d’aspect crémeux et onctueux. . A priori simple dans sa composition, elle n’est pas si facile à réussir ! Et comme pour tous les produits crus contenant des œufs, la conservation réclame des précautions d’utilisation.

 

Un peu d’histoire :

 

Son origine est  incertaine. Selon la version la plus couramment citée, elle aurait été inventée peu de temps après la prise de la ville de Port Mahon (capitale de l’île de Minorque, Baléares, aujourd’hui Maó-Mahón) aux Anglais par les Français en 1756. Cette victoire brillante quoique temporaire (la ville a été reprise par les Anglais en 1763) aurait inauguré la mode de réussir les choses « à la Mahonnaise » et, dans ce contexte euphorique, le chef cuisinier du Duc de Richelieu aurait inventé une sauce « à la Mahonnaise », en remplaçant impromptu la crème qu’il voulait mélanger aux œufs par ce qu’il avait de disponible sous la main, à savoir de l’huile d’olive.

Huile et jaunes d’œufs sont toujours de nos jours les ingrédients de base de la mayonnaise, mais d’autres ingrédients minoritaires, viennent s’y ajouter, tels que la moutarde (moutarde de Dijon, moutarde douce…) bien entendu, mais aussi le sel, le vinaigre, le jus de citron, des aromates, des herbes.

Une variété étonnante de résultats en termes de goût et de consistance peuvent ainsi être obtenus à partir d’un nombre somme toute restreint d’ingrédients : c’est que la Mayonnaise n‘est pas seulement une affaire de recette, mais également de savoir-faire.

 

Un peu de technique :

En tant que produit fini, une Mayonnaise est le stade final de la dispersion fine et stable des gouttelettes d’huile dans l’eau, dispersion largement facilitée par la présence du jaune d’œuf, qui agit par ses propriétés émulsifiantes. En termes techniques, c’est une émulsion Huile dans Eau, à l’inverse du beurre et de la margarine, par exemple, qui sont des émulsions Eau dans Huile.

Pour parvenir à ce résultat, il faut apporter l’énergie nécessaire à la dispersion de l’huile dans la phase aqueuse. Depuis les instruments manuels, comme la cuiller ou le fouet (et l’huile de coude !) jusqu’aux machines industrielles, l’objectif reste toujours le même, mais le résultat varie sensiblement en qualité et reproductibilité. Ainsi, la vitesse d’introduction de l’huile, la proportion des ingrédients, leur température aussi ont une influence énorme sur l’ensemble des critères d’évaluation organoleptique : consistance, couleur, goût, perception en bouche, aptitude et tenue à la décoration des plats.

 

La réglementation.

Sur le plan réglementaire, un Code Européen a été agréé en 1991 entre les Etats membres, sur la base de 70% minimum de matières grasses totales (soit sensiblement 69% d’huile végétale et 1% de lipides de l’oeuf), et 5% minimum de jaune d’œuf.

Ce Code mentionne également les règles relatives aux autres ingrédients, qu’ils soient obligatoires (vinaigre de fermentation) ou facultatifs (moutarde, sel, sucre…).

 

 

Tradition et industrie.

La transposition industrielle de la mayonnaise traditionnelle reprend, bien entendu, la composition de base, avec cependant un objectif fondamental supplémentaire : la conservation.

Les recettes traditionnelles des cuisiniers ont pour fil conducteur essentiel l’obtention d’une saveur et d’une consistance réussies. Elles doivent être faites avec des ingrédients parfaitement sains et dans de bonnes conditions d’hygiène, cela va de soi, mais cependant sans souci particulier au niveau de la conservation, dans la mesure où la consommation de la mayonnaise sera terminée dans les quelques heures qui suivent la préparation.

Par contre, si les mayonnaises industrielles ont toujours pour objectif prioritaire d’être goûteuses et réussies, d’autres contraintes s’ajoutent. Ainsi, la nécessité de mettre sur le marché un produit parfaitement sain et de qualité constante, d’une durée optimale de conservation de un an à température ambiante, implique le respect des quelques impératifs ci-dessous :

 

  • La conservation microbiologique.

En l’absence de conservateurs chimiques, c’est la recette et la recette seule, qui, par sa composition, s’opposera à la croissance des microorganismes. Le pH d’une valeur toujours inférieure à 4.0, élimine d’emblée le risque de croissance des germes pathogènes. L’acidité acétique (provenant du vinaigre), complétée par l’effet des autres éléments présents (sel, sucre, moutarde, jus de citron, éventuellement amidon), s’oppose efficacement à la croissance des levures, lactobacilles et moisissures.

L’utilisation de jaunes d’œufs, reçus salés et pasteurisés, de même que le traitement thermique sur place de la phase aqueuse, permettent de garantir la propreté microbiologique au départ. L’huile n’a pas de sensibilité directe vis-à-vis des microorganismes cités. Cependant, en tant que simple vecteur, elle pourrait éventuellement être à l’origine d’une contamination de la phase aqueuse. Elle doit donc aussi répondre à des normes microbiologiques définies.

 

  • La conservation chimique.

L’ennemi numéro 1 de la mayonnaise est l’oxygène de l’air, responsable des réactions dites d’oxydation. Aussi, la fabrication sous vide d’air, de même que la protection plus ou moins efficace apportée par l’emballage, contribuent à limiter la rapidité de ces réactions d’oxydation, génératrices de saveurs parasites désagréables. Cependant, d’autres réactions chimiques entre ingrédients, y compris l’huile, peuvent également être à l’origine de mauvais goûts après plusieurs mois de stockage. Il est à noter que toutes ces réactions sont fortement accélérées si la température ambiante est plus élevée et d’autant plus encore si l’emballage est peu protecteur.

C’est en se basant sur ce critère de conservation chimique, donc d’évolution du goût, que l’on déterminera la Date Limite d’Utilisation Optimale (D.L.U.O.), imprimée sur les emballages.

 

  • La stabilité physique de l’émulsion.

Quelles que soient les conditions de transport et de température de stockage, la mayonnaise doit pouvoir conserver sa consistance et son aspect appétissant durant son cycle de vie. Une émulsion fine et ferme est le meilleur garant de sa propre stabilité. Pour parvenir à ce résultat, le procédé d’émulsion doit être capable de disperser l’huile de telle sorte que toutes les gouttelettes aient une taille inférieure à 5µm, la moyenne étant inférieure à 2µm. En plus du jaune d’œufs, ingrédient légalement obligatoire, la présence d’un agent stabilisant, tel que qu’un amidon ou une gomme, peut être une garantie supplémentaire. Cependant, l’exposition du produit à des conditions extrêmes, telles que le gel ou, au contraire, une chaleur excessive, peut conduire à une séparation partielle de l’huile.

 

HUILES ET MAYONNAISE :

Au vu de ce qui précède, il apparaît que l’huile est l’ingrédient majeur de la mayonnaise et qu’à ce titre elle mérite quelques développements.

 

Origine de l’huile :

Pour la fabrication de mayonnaises, seules les huiles d’origine végétale sont autorisées. Les plus couramment employées sont les huiles de tournesol, de colza ou de soja. Les critères de choix sont à la fois économiques et marketing, gustatifs ou diététiques (huile d’olive, par exemple), voire culturels. Ainsi, l’huile de tournesol, considérée comme nécessairement présente dans les mayonnaises du marché français, a remplacé l’huile de soja il y a une vingtaine d’années, suite à la promotion du tournesol dans d’autres produits alimentaires. La France reste un pays charnière entre l’Europe du Sud, très  « tournesol », et l’Europe du Nord, autrefois très « soja », maintenant plutôt « colza ». Par ailleurs, la préoccupation de plus en plus forte des consommateurs vis-à-vis des aspects nutritionnels et diététiques est susceptible de faire évoluer les habitudes actuelles. Toutefois, quelle que soit l’origine de l’huile, les spécifications techniques et qualitatives requises sont les mêmes.

 

Critères qualitatifs :

De nombreux critères qualitatifs sont requis pour les huiles entrant dans la composition des mayonnaises. Ce sont principalement des critères de pureté, traduisant la qualité de leur raffinage, et par là-même leur aptitude à bien « vieillir ». Ils n’ont que peu d’impact physique sur la  réussite immédiate du produit fini Mayonnaise, mais influenceront favorablement son vieillissement.

Par contre, le critère technique essentiel pour qu’une huile puisse convenir physiquement à la fabrication d’une mayonnaise industrielle est l’absence totale de fraction solide à basse température. En effet, la cristallisation des « cires » peut initier la coalescence des gouttelettes d’huile et, par conséquent, une séparation des phases après quelques semaines. Cela explique la raison pour laquelle l’huile de tournesol doit impérativement être décirée (on dit encore « wintérisée »).

Enfin, parmi les critères qualitatifs perceptibles par le consommateur, le goût ou plutôt l’absence de goût est certainement le plus évident. Toutes les huiles ne sont pas neutres et un arrière-goût de départ ne fera que s’amplifier avec les inévitables phénomènes d’oxydation.

 

BONNES PRATIQUES DE FABRICATION :

 

On regroupe sous ce nom tout ce qui est mis en œuvre pour fabriquer de façon permanente un produit conforme aux critères de qualité convenus. Certains de ces critères sont exigés par la réglementation, tels ceux qui touchent à l’information et à la sécurité du Consommateur : aspects réglementaires de la recette, respect des normes d’hygiène, analyse des risques.

D’autres, non obligatoires, n’ont pour objet que d’assurer la conformité à un cahier des charges interne à l’entreprise.

Tout est pris en compte, depuis les conditions de stockage des ingrédients jusqu’au conditionnement du produit fini, en passant par les différentes étapes du procédé de fabrication : pasteurisation de la phase aqueuse, désaération de l’huile, émulsion sous vide d’air, stockage puis conditionnement du produit fini avec capsulage sous vide vapeur.

 

Pour garantir au consommateur la certitude de toujours avoir un produit au goût optimum, il convient par ailleurs de respecter le stockage à température ambiante en évitant les extrêmes, et de respecter après ouverture le délai de consommation prescrit.